Typographie
La typographie est l'art d'assembler des caractères mobiles pour créer des mots et des phrases. Cette technique d'imprimerie a été mise au point vers 1440 par Gutenberg qui n'a pas découvert l'imprimerie à caractères mobiles mais les caractères en plomb.
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Définitions :
- Art de composer un texte au moyen de caractères d'imprimerie. - Procédé de composition manuelle ou mécanique basé sur le relief de caractères en plomb (Composition). (source : berco)
- Expression désignant un timbre imprimé en typographie, c'est-à-dire sur des caractères ou des clichés en relief.... (source : lexique.skynetblogs)
- la totalité d'une composition de texte mis en page passe par des règles de typographie. Hiérarchie des titres, sous-titre, paragraphes de ... (source : rennes-internet)
Technologies | ||
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Sceau-cylindre | 4100-2500 av. J. -C. | |
Disque de Phaistos | 1850–1400 av. J. -C. | |
Xylographie | 200 ap. J. -C. | |
Typographie | 1450 | |
Taille-douce | années 1430 | |
Imprimerie | 1439 | |
Lithographe | 1796 | |
Chromolithographie | 1837 | |
Presse rotative | 1843 | |
Flexographie | années 1890 | |
Impression offset | 1903 | |
Sérigraphie | 1907 | |
Sublimation | 1957 | |
Photocopieur | années 1960 | |
années 1960 | ||
Imprimante laser | 1969 | |
1970 | ||
Imprimante thermique | ||
Jet d'encre | 1976 | |
1993 | ||
Impression 3D | ||
La typographie est l'art d'assembler des caractères mobiles pour créer des mots et des phrases. Cette technique d'imprimerie a été mise au point vers 1440 par Gutenberg qui n'a pas découvert l'imprimerie à caractères mobiles mais les caractères en plomb.
Les caractères typographiques sont réunis en catégories — à empattements (comme le Times), sans empattements (comme l'Helvetica), fantaisie, etc. — puis en familles de caractères (garalde, humane, mécane, etc. ) puis en fontes (Helvetica, Caslon, Times New Roman, Arial) corps, graisses (gras, italique, etc. ). Du temps du plomb, ils étaient distribués dans des tiroirs à cases nommés casses. Chaque case se nomme le cassetin. Depuis l'ère de l'informatique ce sont des fontes numériques.
L'utilisation des caractères typographiques dans un but artistique est ancien; il a été renouvelé à la fin du XXe siècle par la généralisation de la publication assistée par ordinateur.
Histoire de la typographie
D'un point de vue technique, cet art a peu évolué au fil du temps. La totalité de la typographie est régi par un dispositif de dimensions spéciales. L'unité est le point qui se convertit en cicéros (qui vaut douze points). Toute composition, longueur, largeur, est un multiple de points. Par exemple vingt cicéros valent deux cent quarante points, soit approximativement neuf centimètres. On retrouve toujours ces points aujourd'hui pour donner la dimension d'un caractère d'ordinateur. On dira alors du Times corps 24 (points). Les premiers jeux de caractères étaient en bois, gravés à la main (xylographie). Rapidement, ils ont été fondus avec un alliage de plomb (80 %), d'antimoine (5 %) et d'étain (15 %) dans des matrices. L'ouvrier typographe se servait d'un composteur sur lequel il alignait les caractères, lus à l'envers, de gauche à droite, piochés dans une boîte nommée «casse». Les caractères du haut de la casse étaient nommés les capitales (majuscules) et ceux du bas — les minuscules — les bas-de-casse.
Le composteur permettait d'assurer la justification de la ligne, c'est-à-dire sa longueur. Entre chaque mot, on insérait une espace (ce mot est féminin quand il sert à désigner l'objet en plomb, de même qu'interligne, languette de plomb ou de bois s'intercalant entre les lignes) et on complétait en insérant occasionnellementdes espaces fines entre les lettres afin d'en parfaire la justification. Une fois les lignes composées, on les plaçait sur une galée, tenue en biais. Ces lignes étaient attachées avec plusieurs tours de ficelle pour rendre solidaire la totalité et le déplacer plus aisément. Ce bloc de lignes nommé composition était calé dans un châssis en fonte avec coins en bois tout d'abord, et ensuite avec des noix de serrage. Le châssis était ensuite fixé sur une presse.
La typographie a été ensuite semi-automatisée (Ludlow, composition manuelle puis fonte de la ligne-bloc) puis automatisée (Linotype, composition sur un clavier puis fonte de la ligne-bloc) pour fondre directement les lignes composées d'un seul tenant.
Aujourd'hui toujours, des ateliers de typographie existent légèrement partout, car la typographie sert à faire certains petits travaux de ville (cartes de visite, papier à lettres, faire-part) à moindre coût mais aussi des découpes et rainages. Pour les besoins les plus simples, ce sont des limites typographiques automatiques qui assurent ces fonctions pour quelques euros.
À l'époque contemporaine, le graphisme utilise fréquemment les caractères typographiques comme éléments d'une œuvre artistique : affiches, compositions sur toile ou même livres.
Les typographes furent aussi des pionniers du mouvement ouvrier nord-américain. Le plus vieux syndicat québécois et canadien toujours existant est l'Union mondiale des typos. De plus, le premier député ouvrier canadien fut le typographe Alphonse-Télesphore Lépine.
Les règles de l'art typographique
La typographie est un art et , comme tout art, elle a ses règles et ses contraintes. En France, le métier est encadré par des règles qui sont regroupées dans le Lexique des règles typographiques en usage à l'imprimerie nationale édité par l'Imprimerie nationale, ou le Code typographique édité par la Chambre typographique, réactualisé chaque année. D'une manière identique, les typographes suisses romands utilisent le Guide du typographe. En Belgique, c'est l'Institut belge de normalisation qui détient les documents officiels. Ces différents codes sont quelquefois contradictoires.
Le Code typographique impose quelquefois des spécifications différentes du Code dactylographique enseigné dans les écoles de secrétariat. Ainsi, le Code dactylographique impose de ne jamais mettre d'espace entre la dernière lettre d'un mot et le signe typographique qui la suit, alors que le Code typographique demande d'y intercaler une espace protégée fixe quand le signe est une ponctuation double, de la hauteur d'un caractère (; : ? ! % etc. ), pour des raisons de lisibilité en chasse variable (le procédé diminue au contraire la lisibilité en chasse fixe si l'espace protégée fixe est remplacée par une espace justifiante).
Certaines règles sont d'autre part rappelées pour la composition de ces articles. Le Code typographique s'applique indifféremment à toute composition, qu'elle soit mécanique (typographie) ou informatique (PAO, traitement de texte). Le Code typographique vient aussi au secours du «bon usage» en rappelant les règles régissant les abréviations :
- Si les dernières lettres du mot abrégé sont omises, alors on termine le mot par un point. Exemple : on abrège monsieur par M. et non Mr ni Mr. , qui sont l'abréviation de l'anglais mister ; on rédigé par contre Dr et Mgr («monseigneur») parce que dans leur cas ce r final se prononce. Un fac-simile d'origine non authentifiée prétend qu'un employé de l'Académie française aurait avalisé Mr[1].
- L'abréviation de messieurs est MM. , madame s'abrège Mme et mademoiselle en Mlle, tandis que Me renvoie à maître.
- Si l'ou les dernières lettres d'un mot sont présentes dans son abréviation, alors le mot ne comportera pas de point à la fin. Exemples : Bd pour boulevard. Par contre un point est requis quand on abrège un mot qui ne se finit pas par la même lettre finale. Exemples : Av. pour avenue, App. pour appartement, terrain par Terr. pour terrain.
- Cependant, dans un texte encyclopédique, il est habituel d'éviter les abréviations. On écrira alors «Le docteur Folamour a reçu monseigneur Don Camillo.» ou encore «Maître Corbeau sur un arbre perché tenait en son bec un fromage.».
Le Code spécifie aussi des règles concernant l'usage des capitales et bas-de-casse. Ces règles changent d'un pays à l'autre. Les usages des pays anglophones demandent de capitaliser les mots non triviaux des titres (exemple : The Art of Computer Programming), ce qui est reconnu comme intolérable en France (L'Art de la programmation). On ne décapitalise bien entendu ni les noms propres, ni les substantifs allemands cités comme tels, même dans les titres.
Le Code recommande d'écrire, dans un texte, les nombres en lettres et non en chiffres. Il est le plus souvent recommandé d'éviter l'abus d'abréviation pour la compréhension des textes.
Les noms de voies et des communes sont reconnus comme un tout, pourvus de traits d'union et capitalisés. Ainsi, il faut écrire «rue Vieille-du-Temple», «Saint-Germain-en-Laye», etc.
Enfin, le Code rappelle que le français est bien une langue accentuée et que la «tolérance» ancienne de ne pas accentuer les capitales (à l'époque des machines à écrire à rouleau) n'a aucune raison de s'étendre à la typographie : en français, les capitales doivent être accentuées quand la police qu'on utilise dispose du caractère approprié. La majorité des polices utilisées en informatique comportent de tels accents, les fontes typographiques aussi. Rappel on ne peut plus clair dans le Lexique des règles typographiques en usage à l'Imprimerie nationale : «En français, l'accent a pleine valeur orthographique. […] Aussi convient-il de s'opposer à la tendance qui […] par économie de composition, prône la suppression des accents sur les majuscules.» Le Code typographique homogénéise ainsi la présentation de documents d'origines diverses au sein d'un même ouvrage.
Dans les années 1980, l'arrivée de la micro-informatique et des logiciels de PAO ont fortement démocratisé l'accès de la création de documents vers des intervenants venus d'autres horizons que la typographie. Le faible coût de l'équipement et le gain de temps génèré ont génèré des perturbations économiques importantes dans le monde de la photocomposition. Le marché a pendant quelque temps changé de mains, et la qualité typographique des documents produits s'en est alors ressentie. Le calme est revenu au milieu de la décennie 1990 : les petites sociétés de PAO soit avaient fini par maîtriser les techniques de la profession, soit avaient fait faillite, soit s'étaient associées avec — ou avaient été racquises par — des typographes de métier (étude publiée par la revue Caractères).
Règles en examen permanent
Les typographes ont trois objectifs permanents : l'homogénéité, la lisibilité et la cohérence. Ces objectifs sont quelquefois en conflit entre eux et font l'objet de discussions régulières. Un point sur lequel les avis des typographes restent réservés en dépit des spécifications du Code est la gestion de la ponctuation finale d'une citation entre guillemets lorsque celle-ci arrive en fin de phrase :
- Il décida : «La question ne sera pas posée.». On passa à la suite.
serait en effet spécifiquement illisible. Pour tout autant, l'habitude imposée par les logiciels typographiques anglo-saxons de ramener la totalité de la ponctuation finale à l'intérieur des guillemets n'a pas un effet bien plus heureux sur la lisibilité :
- Il décida : «La question ne sera pas posée.» On passa à la suite.
donnant l'impression que la fermeture des guillemets se trouve dans la phrase suivante ! Il y a néenmoins une très importante différence entre :
- Il décida : «La question ne sera pas posée.»
et
- Il décida : «La question ne sera pas posée».
La première formulation revendique clairement le fait que la phrase citée se terminait bien là. Enfin, des phrases comme :
- Vouliez-vous qu'il vous dise «Tu viens !» ?
ne semblent pas pouvoir échapper à la double ponctuation sans risque de grave contresens (expression impérative devenant interrogative !).
Mais la règle générale concernant l'usage des guillemets est on ne peut plus claire. Une citation, telles que celles montrées en exemple ci-dessus, initiée après un deux points débute alors par des guillemets ouvrants, le premier mot de la citation prend une majuscule et le point final (ou le signe de ponctuation final) vient en fin de phrase avant les guillemets fermants.
À la fin du roman de George Orwell, 1984, quand l'anti-héros vaincu Winston Smith se voit confier une mission oiseuse par un obscur sous-comité d'une sous-commission du ministère de la Vérité, il s'agit exactement d'un problème typographique de ponctuation («C'était quelque chose qui avait trait à la question de l'emplacement des virgules. Devaient-elles être positionnées au sein des parenthèses ou à l'extérieur ?»).
Caractères typographiques
La déclinaison numérique -- le logiciel servant à composer des textes -- est logiquement une fonte. Le mot anglais font est d'ailleurs une traduction du mot français original. Du temps du plomb, la police de caractères était la liste des caractères (dans le sens : lettres, signes) des fontes constituant un caractère typographique. Par extension, il est fréquemment employé en terre francophone pour nommer les fontes numériques.
Un document accessible sur l'Internet[2] met en regard les écritures manuscrites de quelques typographes contemporains et les caractères qui ont fait leur succès.
La création d'un caractère typographique, qui peut prendre jusqu'à deux ans, forme un art tout comme d'autres. Énormément de graphistes travaillent sur des projets typographiques où la finalité n'est pas nécessairement de créer un caractère mais d'utiliser les caractères pour donner du sens à une œuvre.
Créateurs de caractères célèbres
- Claude Garamond
- Giambattista Bodoni
- Adrian Frutiger - créateur du caractère Univers
- Stanley Morison - créateur du Times des années 1930 aux années 1970.
- Jean François Porchez - créateur de caractères pour Le Monde entre 1994 et 2005
Graphistes utilisant la typographie
Par définition, tout graphiste utilise la typographie dans son travail, mais certains s'en sont fait une spécialité.
Malte Martin a fait la communication visuelle du Théâtre de l'Athénée-Louis-Jouvet en utilisant la typographie comme élément visuel principal[3].
Pierre di Sciullo, travaille sur l'utilisation des caractères typographiques dans l'espace urbain[4], [5].
Philippe Apeloig s'est aussi rendu célèbre pour l'utilisation qu'il fait de la typographie dans des affiches[6] du Théâtre du Châtelet.
Références
- ↑ (fr) Avis prétendu (source non authentifiée) du Service du Dictionnaire de l'Académie française quant à l'abréviation du mot «monsieur».
- ↑ Handwritten Typographers
- ↑ Site du Théâtre de l'Athénée-Louis-Jouvet
- ↑ Enseigne du Tramway de Nice par Pierre Di Sciullo
- ↑ Graphisme dans la rue par Pierre Di Sciullo
- ↑ Affiches Théâtre du Chatelet par Philippe Apeloig
Bibliographie
- Eric Martini, Petit guide de typographie, Éditions Glyphe, 2008
- Collectif, Abrégé du Code typographique à l'usage de la presse (ISBN 2908056267)
- Lewis Blackwell, La Typographie du XXe siècle (ISBN 2080112929)
- Collectif, Lexique des règles typographiques en usage à l'Imprimerie nationale, Imprimerie nationale, 2002, rééd. octobre 2007 (ISBN 2743304820 et ISBN 978-2-7433-0482-9)
- Yves Perrousseaux, Manuel de typographie française élémentaire (ISBN 2911220005)
- James Felici, Le Manuel complet de typographie (ISBN 2744080675)
- Aurel Ramat, Le Ramat de la typographie (ISBN 2922366030)
- Guide du typographe, 6e édition, (Anciennement, Guide du typographe romand), Groupe de Lausanne de l'Association suisse des typographes
- Jacques Drillon, Traité de la ponctuation française (ISBN 2070721981)
- Maurice Grevisse, Le bon usage, treizième édition par André Goosse, éd. De Bœck - Duculot, 1993, 1762 p. (ISBN 2801110450 et ISBN 9782801110454)
- Jean Méron, Orthotypographique : recherches bibliographiques (ISBN 2951797117)
- Théotiste Lefevre, Guide pratique du compositeur et de l'imprimeur typographes, Librairie de Firmin-Didot et Cie, 1883 (ISBN 2738469191)
- Jean-Pierre Lacroux, Orthotypographie. Orthographe & typographie française. Dictionnaire raisonné, version intégrale en HTML et en PDF, sous licence Creative Commons. Voir aussi le site de La Part de l'ange.
- Jacques André, Petites leçons de typographie [pdf], août 2008, 52 p.
- Catégorie Typographie de l'annuaire dmoz
- Dictionnaire de l'argot des typographes disponible sur Wikisource.
- Typographie & Civilisation.
- Lexique des règles de typographie.
- Jacques André, Faqtypo, Une page consacrée à quelques aspects de la typographie
- planete-typographie. com
- Eric Martini, Le Petit Guide de typographie en ligne
- Le blog sur Jacques Haumont, typographe, imprimeur, éditeur (1899-1974), [1]
- texteur. net
- Cour de cassation, service de documentation et d'études, Normes de saisie
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