Histoire de l'imprimerie à Lyon

La technique de l'imprimerie en caractères mobiles apparaît en France, via les pays allemands, dans le dernier tiers du XV e siècle.



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Introduction

La technique de l'imprimerie en caractères mobiles apparaît en France, via les pays allemands, dans le dernier tiers du XVe siècle.

Les véritables inventeurs de l'art typographique avec caractères mobiles (ou ars scribendi artificialiter), sont , croit-on aujourd'hui, les trois allemands : Johannes Gutenberg, Johann Fust et Peter Schöffer. Leurs deux premiers ouvrages connus, imprimés à Mayence, furent : «Les Lettres d'Indulgence du pape Nicolas V» et «La Sainte Bible» ce dernier volume comprenant 640 feuillets ; ces deux livres portent les dates de 1453 et 1455. Après s'être fait connaître en Allemagne et en Italie, cette surprenante découverte ne tarda pas à se propager en France ; la première imprimerie fut établie à la Sorbonne, à Paris, par trois allemands, qu'on y fit venir pour pratiquer et enseigner cet art ; le premier ouvrage sorti de leurs presses rudimentaires, porte la date de 1470.

Cette révolution dans la diffusion des savoirs gagne ensuite Lyon en 1472 puis de nombreuses autres villes françaises (Angers en 1477 ; Cæn en 1480 ; Rennes en 1484 ; Rouen en 1487 ; Orléans en 1490 ; Nantes et Tours en 1493 ; etc).

A la fin du XVe siècle, Paris et Lyon assurent à elles deux 80% de la production de livres, l'imprimerie Lyonnaise comptant alors une cinquantaine d'imprimeurs.

Buyer et la première imprimerie Lyonnaise

C'est à Barthélemy Buyer, issu d'une vieille famille consulaire lyonnaise, qu'on doit la première imprimerie lyonnaise. Etudiant à la Sorbonne, on pense qu'il y fit la connaissance de Johan Heynlin et de Guillaume Fichet qui sont reconnus comme les initiateurs de l'implantation dans cet établissement de la première imprimerie de France, vers 1470[1]. Pris de passion pour cette nouvelle technique, Buyer installe à son retour, en 1472, sur le quai rive gauche de la Saône[2], dans sa maison, un atelier d'imprimerie après avoir nommé et pris comme associé le maître-ouvrier typographe Guillaume Leroy (dit aussi Guillaume Régis), venant de la région de Liège, qui avait été l'apprenti des maîtres allemands cités (en note 3). On s'accorde le plus souvent à estimer qu'en pratique, Buyer ne fut que l'homme d'affaires et l'éditeur des ouvrages que Leroy mettait sous presse[3]. Buyer vendait ses livres en même temps que de la papeterie et du matériel typographique.

Les éditions les plus marquantes :

Sa carrière fut brève mais rencontra un succès retentissant et une longue succession. Le roi Louis XI et le roi René seraient venus ensemble vers 1476 visiter sa boutique [5]. Dès 1477, il fait travailler le nouvel atelier des allemands Nicolas Philippi (dit Pistoris) et Marc Reinhart. Il étendit son commerce jusqu'à Toulouse (à partir des années 1480) où il posséda même un atelier de presse. Certains auteurs le font pénétrer non seulement le marché français mais également les marchés italien (Naples) et espagnol (Madrid).

A partir de 1483, le nom de Barthélemy n'apparaît plus dans l'industrie du livre et les registres consulaires[6]. Guillaume Leroy, à partir de cette date, ou peu avant, semble s'être mis seul à son compte et pourra se vanter de la première édition du «Roman de la Rose», en 1486, pourvue de gravures in-folio. Il disparaît à son tour de la vie active vers 1488[7] puis des registres après 1493.

De son côté, Jacques Buyer, le frère cadet de Barthélemy, son exécuteur testamentaire, avait repris l'affaire, et paraît avoir fait travailler l'imprimeur allemand Mathieu Huss, établi dans la ville. Ils publieront, dès 1487, «La grant vita Christi et le fameux in-quarto «Tractatus corporis Christi», joliment imprimé en 3 caractères gothiques de différentes grosseurs. Il sera échevin à trois reprises. Ses ouvrages sont connus jusqu'à la date de 1509.

L'âge d'or de l'imprimerie lyonnaise

A la fin du XVe siècle et au début du XVIe siècle, Lyon connait une grande phase de prospérité qui correspondant à la grande époque de l'édition lyonnaise.

A la fin du XVe siècle, Lyon a produit le tiers des éditions françaises, soit 1140 à peu près. Au cours des trente premières années du XVIe siècle, les éditeurs lyonnais produisent 2500 éditions.

Vers 1550, Lyon devient la capitale de l'imprimerie européenne. La rue Mercière et les rues voisines abritent près de 100 ateliers.

Les marchands-imprimeurs

A la tête d'une minorité de ces ateliers se trouvent des "marchands imprimeurs" qui pratiquent leur propre politique d'édition. Ils impriment, publient et diffusent les ouvrages de leur choix.

Le plus connu d'entre eux est Sébastien Gryphe. En 1536, il introduit pour la première fois en France le format de poche utilisant les caractères italiques, découverts en 1501 par Aldo Manuce, un imprimeur vénitien. En 1540, il éditera pour François Rabelais, des traductions médicales d'Hippocrate, de Claude Galien et de Giovani Manardi.

Dans ses ateliers, Gryphe forme Jean de Tournes, qui établi plus tard à son compte, travaille avec de grands poètes : Antoine du Moulin, Maurice Scève, Louise Labé, Joachim du Bellay ou encore Olivier de Magny.

A cette même époque, Gryphe travaille aussi avec Étienne Dolet. Ayant ensuite obtenu le privilège d'imprimeur, Dolet s'installera rue Mercière. Humaniste et écrivain satirique, il sera brûlé à Paris comme hérétique.

Les maitres-imprimeurs

A la tête du plus grand nombre d'ateliers se trouvent des "maîtres-imprimeurs" qui travaillent principalement sur commande pour des marchands libraires (c'est-à-dire des éditeurs). Ils sont tenus à respecter des délais ce qui implique, pour les compagnons qu'ils emploient, de nombreuses heures de travail.

En raison du déclin des foires et du prix du métal venu d'Amérique, la situation sociale se dégrade. Les imprimeurs choisissent de rogner sur les salaires pour rester compétitifs. Les éditeurs, pour garder leur marge, obligent les imprimeurs à augmenter la production. Les conditions de travail deviennent alors complexes pour les compagnons des ateliers du livre.

Le «tric» des imprimeurs lyonnais

Dans une ville qui a déjà connu nombreux troubles sociaux (ex : La Grande Rebeyne en 1529), les nombreux compagnons imprimeurs (on en compte presque 800 à Lyon vers le milieu du siècle) étaient connus pour régulièrement troubler l'ordre public.

Organisés en confrérie, et fréquemment plus instruits que d'autres corporations (ils devaient connaitre le grec et le latin), ils vivent mal leurs complexes conditions de travail.

En 1539, ils provoquent ce qui est reconnu par certain comme l'une des premières grandes grèves (on parle alors de «tric») du salariat. Cette cessation générale du travail durera quatre mois.

Le déclin

Le déclin de l'imprimerie-édition à Lyon s'amorce autour des années 1560. En plus de difficultés sociales et économiques croissantes vont s'ajouter des difficultés d'ordre politiques.

De nombreux éditeurs et ouvriers du livre sont protestants. La ville, aux mains des insurgés Réformés en 1562, est reprise par les catholiques. Les imprimeurs fuient alors vers les Pays-Bas ou Genève, nouvelles capitales de l'édition européenne.

Musée de l'imprimerie à Lyon

En 1964, la ville de Lyon qui souhaite valoriser auprès du public son patrimoine livresque et graphique, a ouvert un musée de l'Imprimerie.

Notes et références

  1. Gutenberg avait disparu en 1468, et ils avaient fait appel à ses techniciens et disciples mayençais Michel Friburger, Ulrich Gering et Martin Crants.
  2. certainement rue Mercière ou, plus haut, rue Saint-Côme, devenue depuis rue Chavanne.
  3. les ouvrages portent d'ailleurs fréquemment la mention : «…à la requête de Barthélemy Buyer».
  4. le «révérend Lothaire» était le cardinal qui allait devenir le pape Innocent III.
  5. Pierre Clerjon, Histoire de Lyon, depuis sa fondation jusqu'à nos jours (1831).
  6. selon le «Catalogue des Lyonnais dignes de mémoire» de Bréghot et Péricaud (1839), il fut appelé échevin en 1483. Il aurait pu ainsi abandonné l'édition.
  7. l'ensemble des livres de cette époque ne portent pas obligatoirement le nom de l'imprimeur.

Sources

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