Johannes Gutenberg

Johannes Gensfleisch zur Laden zum Gutenberg, dit Gutenberg ; on trouve aussi quelquefois l'orthographe francisée Gute m berg), né vers 1400 à Mayence dans le Saint-Empire romain germanique...



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Imprimeur allemand - Typographe - Métallurgiste - Date de naissance inconnue (XIVe siècle) - Date de naissance inconnue (XVe siècle) - Décès en 1468 - Histoire de l'imprimerie - Arts graphiques - Personnalité allemande du XVe siècle

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Johannes Gutenberg
Portrait de Johannes Gutenberg, (toutefois dessiné longtemps après sa mort)
Portrait de Johannes Gutenberg, (cependant dessiné longtemps après sa mort)

Naissance 1400
Mayence
Décès 1468
Mayence
Profession (s) Imprimeur typographe inventeur de l'imprimerie

Johannes Gensfleisch zur Laden zum Gutenberg, dit Gutenberg ; on trouve aussi quelquefois l'orthographe francisée Gutemberg), né vers 1400 à Mayence dans le Saint-Empire romain germanique et mort le 3 février 1468 dans sa ville natale, était un imprimeur allemand dont l'invention a été déterminante dans la diffusion des textes et du savoir.

Novateur dans l'usage des caractères métalliques mobiles, il est reconnu comme l'inventeur de l'imprimerie typographique en Europe, Bi Sheng ayant découvert les caractères mobiles en argile énormément plus tôt (entre 1041 et 1048) en Chine. Son invention va révolutionner les méthodes respectant les traditions de production des ouvrages.

Tandis que son invention est reconnue comme un événement majeur de la Renaissance, Gutenberg rencontra une existence complexe. Il sera spolié de son matériel par l'un de ses associés, Johann Fust[1], et ne sera sauvé de la misère que grâce à Adolphe II de Nassau qui lui accorda une pension à vie et le titre de gentilhomme de sa cour.

Biographie

Gutenberg se pronnonce réellement "Gutimber", mais comme il est allemand, la prononciation n'est pas précisément la même...

Sa formation

Strasbourg - Place Gutenberg - Statue de David d'Angers - «Et la lumière fut»
Mayence - Place Gutenberg - Statue de Bertel Thorvaldsen, moulage par Charles Crozatier (Paris)
caractères mobiles

Johannes Gutenberg, né vers 1410[2] (comme fréquemment a cette époque, sa date de naissance ne peut être établie exactement) est le troisième enfant issu d'une famille aisée, celle de Friele Gensfleisch zur Laden[3], [4].

Les lieux de séjour, et les activités de Gutenberg, ne sont pas connus entre 1400 et 1420. En regard de ses activités ultérieures et du niveau social de sa famille, des études universitaires sont probables[5].

Entre 1429 et 1435, et jusqu'en 1444, la famille Gutenberg s'installe à Strasbourg[6]. Jean Gutenberg fait son apprentissage pour devenir orfèvre. Il se forme surtout à la ciselure ainsi qu'à la maîtrise des alliages, qui formeront les bases de son futur métier, lui servant à concevoir des caractères d'imprimerie résistants et reproductibles à l'infini.

On trouve sa trace dans les registres de la ville jusqu'en 1444[7]. Il n'existe rien sur les quatre années suivantes[8]. De retour à Mayence en 1448 au plus tard, il poursuit les travaux commencés à Strasbourg et emprunte de l'argent à son cousin Arnold Gelthus[9] pour construire une presse.

Invention de l'imprimerie typographique

L'imprimerie et les caractères mobiles étaient utilisés dès le XIe siècle en Chine, en premier lieu avec des caractères en porcelaine (entre 1041 et 1048) par Bi Sheng] (990-1051) puis en bois par Wang Zhen (1290-1333) et enfin les caractères mobiles en métal en 1234 par Chœ Yun-ui en Corée. Jikji, le plus ancien livre imprimé avec caractères mobiles en métal toujours en état date de 1377. L'utilité de cette invention est liée à la présence du papier au coût plus faible que le parchemin (peau animale). Ainsi, le plus ancien papier en Chine date de -8 avant notre ère, durant la Dynastie des Han de l'Ouest (-206, 25) [10], il fut amené de Chine en Europe par les Arabes au XIe siècle, ceux-ci l'utilisaient depuis le IXe siècle pour y écrire le Coran.

En 1450, Johannes Gutenberg persuade le riche banquier Johann Fust de l'aider à financer son projet. Fust prête 800 florins -somme énorme pour l'époque- à Gutenberg[11] et 300 florins par an pour les frais généraux. Il devient de fait son associé.

En homme d'affaire avisé, Fust rédige un contrat spécifiquement contraignant pour Gutenberg. En garantie d'hypothèque, Gutenberg devra engager sa presse et les outils et réglera 6 % d'intérêt l'an. Fust se montrera magnanime et ne lui réclamera pas les intérêts, du moins tout d'abord[12].

Pour espérer des revenus suffisants, Fust et Gutenberg doivent choisir d'imprimer un ouvrage dont le tirage permettra de couvrir les sommes engagées. À l'époque, l'unique livre capable d'un succès immédiat est la Bible dans sa version en latin de Saint Jérôme, la Biblia Latina. L'idée première de Gutenberg pour imposer son invention sera d'imiter idéalement les livres manuscrits (codex). À ce jour, on n'a pas trouvé le modèle précis de Bible utilisé par Gutenberg.

C'est à cette époque que Gutenberg peaufine :

Les premières impressions

Les nouveaux outils mis au point par Gutenberg et ses ouvriers lui servent en premier lieu à imprimer des petits documents, poèmes, la grammaire latine de Donat, des lettres d'indulgence pour l'Église, etc. Les lettres d'indulgence à 31 lignes (dont la plus vieille, datée du 22 octobre 1454, est le premier spécimen d'une œuvre d'imprimerie venant de Mayence) et les petits ouvrages connus («Fragmente vom Weltgericht», «Calendrier turc» de 1455 - sous presse peu avant Noël 1454, «Calendrier astronomique», etc. ) ont semble-t-il été produits par un apprenti de Gutenberg.

1454, la mise au point de la presse prend plus de temps que prévu, les frais courent et les investissements de Fust ne suffisent plus pour financer l'entreprise. Fust avance toujours 800 florins pour poursuivre l'impression des bibles sur vélin et , probablement par économie, sur papier.

Impression de la Bible B42

Icône de détail Article détaillé : Bible de Gutenberg.

Gutenberg et ses ouvriers, dont Pierre Schœffer, impriment la bible en 641 feuillets répartie en 66 cahiers.

Composée à partir de la Vulgate de Saint Jérôme, la Bible de Gutenberg est reconnue comme l'œuvre la plus technique et la plus esthétique de l'imprimerie de Gutenberg. Chaque page, présentée comme une page manuscrite et composée de caractères gothiques textura, se divise en deux colonnes de 42 lignes chacune. Achevée en été 1456, la «Bible à 42 lignes» a été imprimée à à peu près 180 exemplaires. 48 d'entre eux sont conservés et 12 sont imprimés sur parchemin.

Le procès et la ruine

Malheureusement pour Gutenberg, l'impression des ouvrages connaît un succès mitigé. Dans l'inventaire de son atelier, les bibles resteront en rayonnage quelque temps.

Fust, qui a investi plus de 2 500 florantins dans l'entreprise, est furieux contre Gutenberg qui lui avait promis un succès rapide. Gutenberg refusant de payer - ou ne le pouvant pas - les intérêts et le capital qu'il lui avait prêtés, il décide de porter l'affaire en justice. Le tribunal tranche en faveur de Fust, en reconnaissant cependant qu'il ne s'agissait pas d'un prêt mais d'un investissement, et que Fust n'était pas prêteur mais associé[13], [14].

Fust obtint alors la gestion de l'atelier et la presse mise en gage. Il continua l'entreprise d'imprimerie sous son propre nom. Dans la plus vieille édition du Psalmorum Codex, paru pour la première fois le 14 août 1457, seuls les noms de Fust et de Schœffer sont mentionnés. Ce livre, remarquable par sa qualité d'impression, par son texte imprimé en noir et rouge, la régularité de la fonte des caractères, décoré de lettrines ornées filigranées, apporte alors une certaine notoriété aux deux hommes.

Pour élargir leur clientèle et dépasser le petit cercle des bourgeois cultivés et des universitaires, Fust et Schœffer orientent rapidement leur production vers des éditions de moindre ampleur mais plus facile à vendre. Ils s'installent pour vendre des ouvrages à Paris en 1463, à une date où l'imprimerie n'existe pas toujours en France[15]. Fust n'en profitera pas longtemps : il meurt à Paris en 1466, mais il aura tout de même le temps de voir s'installer une quantité d'imprimeurs d'origine germanique rue Saint-Jacques.

Le gentilhomme Gutenberg

Timbre de 1961 «série les Allemands célèbres»

Insolvable, Gutenberg tente de relancer un atelier d'imprimerie et participe en 1459 à une édition de la Bible dans la ville de Bamberg. Ses travaux ne portant ni date ni nom, il est toujours complexe d'identifier avec certitude les documents provenant de son atelier. Il est envisageable que le dictionnaire Catholicon de 744 pages, imprimé à 300 exemplaires à Mayence en 1460, soit de sa composition.

En janvier 1465, Gutenberg fut appelé gentilhomme auprès de l'archevêque de Mayence Adolphe II de Nassau. Il bénéficia alors d'une rente et de divers avantages en nature[16]. Il mourut en 1468, beaucoup méconnu par ses contemporains, et fut enterré à Mayence dans un cimetière qui sera détruit plus tard. Sa tombe est actuellement perdue.

Chronologie

Gutenberg et l'invention de l'imprimerie

Associé à Johann Fust ainsi qu'à Pierre Schœffer, Johannes Gutenberg est l'inventeur de l'imprimerie à caractères mobiles en Europe[17].

Presse xylographique à bras en bois

Au contraire de une idée reçue, Gutenberg n'a pas découvert l'imprimerie, qui était connue bien avant sa naissance en Asie, et il n'est pas davantage le pionnier de l'imprimerie à caractères mobiles, qu'il a cependant certainement «rédécouverte» en Europe en perfectionnant ou peaufinant les procédés d'impression et de reproduction déjà connus de l'époque, comme la presse xylographie actionnée à la main pour imprimer par exemple les cartes à jouer. Cependant les cartes à jouer ont été importés en Europe par les Perses au XVe siècle, la plus ancienne carte à jouée imprimée connue étant une carte à jouer Chinoise de la dynastie Ming, de l'an 1400.

En effet, la technique d'impression avec des caractères mobiles est attestée avant lui en Chine (céramique puis xylographie) et en Corée (métallographie) [18].

Gutenberg est à l'origine de nombreuses innovations pour parvenir à ses fins :

Depuis longtemps, l'histoire conteste à Johannes Gutenberg l'invention de l'imprimerie typographique et ce dernier n'a jamais rien fait pour s'assurer la paternité de son invention. Aucune date d'impression ni de signature sur les livres. Le premier colophon apparait avec les impressions de Johann Fust et Pierre Schœffer.

Pourtant, dès 1472, Guillaume Fichet, bibliothécaire à la Sorbonne, rédigé en latin dans une lettre jointe à l'édition princeps «De l'orthographia de Gasparino Barzizza» que «Joannem Benemontano [traduction latine de Johannes Gutenberg] est le premier à avoir imprimé un ouvrage digne de ce nom» en référence aux livres manuscrits de l'époque, les codex. Guillaume Fichet, qui a particulièrement beaucoup contribué à l'installation de l'imprimerie en France, avec anciens élèves de Jean Gutenberg, Ulrich Gering, Martin Grantz et Michel Friburger, avait appris par eux le nom de leur maître.

En 1504, le professeur Ivo Wittig de Mayence dédicace un ouvrage à Gutenberg, qualifié d'inventeur de la typographie[19].

Au XIXe siècle, Ambroise Firmin-Didot, fervent partisan de Gutenberg, trouva plusieurs lettres, dont la plus ancienne, daté de 1499, atteste clairement la paternité de l'invention à Jean Gutenberg.

Le 3 février 1468, Gutenberg lègue son invention à l'humanité.

Contemporains de Gutenberg

Contexte historique

Au Moyen Âge, les textes étaient peu répandus car peu de gens savaient lire. Les livres sont produits ou reproduits dans les monastères par des moines copistes. Les illustrations sont réalisées par des moines spécialisés : les miniaturistes (ou enlumineurs). Les rubricateurs intervenaient pour faire ressortir par des couleurs les Nomina sacra.

Occasionnellemen, les laïcs pouvaient produire des codex avec l'approbation des monastères. À partir du XIVe siècle, le procédé de xylographie permettait de reproduire un texte à grande échelle : il consistait à graver un document à l'envers sur du bois, puis à l'appliquer, une fois recouvert d'encre, sur du papier.

Selon la légende, c'est en voyant fonctionner un pressoir à vin à Strasbourg, que Gutenberg proposa d'inventer un nouveau procédé d'impression qui permit de produire 180 Bibles en l'espace de trois ans, tandis qu'un moine recopiait une Bible dans le même temps.

En imaginant la mobilité des caractères et en perfectionnant leur longévité grâce à leur consistance métallique, Gutenberg rendait les caractères réutilisables et interchangeables. Cette innovation a génèré une révolution culturelle : le livre est rendu public, dans les villes commerçantes et universitaires, et les ateliers d'imprimerie se multiplient, augmentant la production des ouvrages. Cette révolution couvre à toute l'Europe, essentiellement en Italie ainsi qu'aux Pays-Bas

Grâce à cette explosion culturelle, le savoir n'est plus réservé aux clercs. L'accès plus facile à la connaissance développe le partage des idées, l'esprit critique et avec lui l'humanisme.

De Mayence à l'Europe entière

A la mort de Gutenberg en février 1468, les différents collaborateurs de l'imprimeur ont déjà quitté Mayence depuis longtemps et vont émigrer dans toute l'Europe en France et en Italie essentiellement.

France

Les procès

Une grande quantité des témoignages sur Gutenberg provient des archives judiciaires, l'inventeur étant manifestement assez procédurier. Parmi les procès où son nom est cité, on peut mentionner :

  • un procès à Strasbourg vers 1436. Il quitte Strasbourg ruiné, mais sans doute avec les outils d'impression qu'il a mis au point.
  • un procès à Mayence en 1455, contre son associé Johann Fust. Gutenberg perdit le procès et fut ruiné. Il perdit au bénéfice de Fust son imprimerie qu'il avait donnée en garantie pour sa dette.

Citation

«Dieu souffre parce qu'une grande grande variété ne peut être atteinte par la parole sacrée. La vérité est captive dans un petit nombre de manuscrits qui renferment des trésors. Brisons le sceau qui les lie, donnons des ailes à la vérité, qu'elle ne soit plus manuscrite à grands frais par des mains qui se fatiguent, mais qu'ils volent multipliés par une machine infatigable et qu'ils atteignent l'ensemble des hommes.» (1455)

Bibliographie

  • Guy Bechtel, Gutenberg et l'invention de l'imprimerie, Fayard, Paris, 1992, 697 p. (ISBN 2-213-02865-6) .

Notes et références

  1. Fust aura un rôle décisif dans l'invention de Gutenberg. Sans son aide financière l'invention n'aurait probablement pas vu le jour aussi rapidement.
  2. la date de 1400 est symbolique, elle permettra de fêter les 500 ans de son invention en 1900
  3. G. Bechtel, p. 163.
  4. Gutenberg avait aussi une demi-sœur, issue du premier mariage de son père.
  5. G. Bechtel, p. 171.
  6. G. Bechtel, p. 176-177.
  7. G. Bechtel, p. 202.
  8. G. Bechtel, p. 291.
  9. G. Bechtel, p. 322.
  10. (en) New Evidence suggests longer paper making history in China sur le site de l'agence Chine nouvelle
  11. G. Bechtel, p. 372.
  12. G. Bechtel, p. 379.
  13. Le Helmanspergersche Notalinstrument parle d'un procès et d'un jugement partiel (06.11.1455)
  14. G. Bechtel, p. 392.
  15. premières imprimeries
  16. Gutemberg ruiné puis anobli
  17. Ce que remet en question un chercheur italien
  18. Les Coréens ont utilisé des caractères métalliques mobiles en 1377 pour imprimer un canon, le Buljo jikji simche yojeol, dont un exemplaire du volume II est conservé à la Bibliothèque nationale de France. Voir Les premiers livres imprimés en Corée
  19. (de) Lexique de la typographie d'Europe de l'ouest

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