Enluminure / Enlumineur

L'enluminure est une peinture ou un dessin exécuté à la main, qui décore ou illustre un texte la majorité du temps manuscrit.



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Définitions :

  • Art d'enluminer; Ornements en couleur, tels que fleurons, vignettes, lettres ornées, sujets à personnages, qui décorent les manuscrits du Moyen Âge; Style trop chargé de couleur (source : fr.wiktionary)
  • Permet de désigner le décor des manuscrits en même temps que l'art de créer ce décor. (source : artiste.free)
  • Art de décorer les livres, les manuscripts…. de lettrines ornées, d'encadrements, de miniatures… (source : pagesperso-orange)

L'enluminure est une peinture ou un dessin exécuté à la main, qui décore ou illustre un texte la majorité du temps manuscrit. Les techniques de l'imprimerie et de la gravure feront presque disparaître l'enluminure. Cependant, il existe quelques livres imprimés qui en sont ornés.

Enluminure ou miniature

Lettrine enluminée

Les termes enluminer, enluminure et enlumineur apparaissent au XIIIe siècle et sont constitués à partir du latin illuminare (éclairer, illuminer, et , au sens figuré, mettre en lumière).

Le terme "enluminure" est fréquemment associé à celui de "miniature". Le mot "miniature" vient du latin minium, désignant un rouge vermillion. Jadis, le terme s'appliquait, plutôt, aux lettres ornementales majuscules (lettrines) dessinées en rouge sur les manuscrits ; puis le rapprochement (sans fondement étymologique) avec les mots minimum, minuscule, s'est opéré, et la miniature a désigné les images peintes, de petite taille, comparées aux tableaux ainsi qu'aux peintures murales (fresques). S'appliquant à toute représentation de format réduit, le terme a par conséquent désigné aussi les petites scènes peintes sur d'autres objets que les manuscrits.

On peut par conséquent parler de manuscrits enluminés, de manuscrits à miniatures, et même de manuscrits à peintures, comme le font certains spécialistes, puisque l'artiste chargé de cette part de l'œuvre était appelé pictor au Moyen Âge, pour le distinguer du scriptor (étymologiquement ce terme a donné scribe c'est-à-dire "celui qui rédigé", mais copiste est plus adapté pour le Moyen Âge) chargé de l'unique copie du texte.

Les types d'enluminure

L'enluminure n'est pas, comme le veut une idée reçue, que la simple lettre mise en couleur par les copistes en début de chapitre ou de paragraphe, donnant la possibilité ainsi de saisir aisément la structure du texte.

Sur le plan matériel, un ouvrage rédigé comporte un texte dont les caractères ont une forme : quand l'écriture a une fin esthétique, on parle de calligraphie. L'étude des écritures anciennes est l'objet de la paléographie.

L'enluminure tantôt se mêle au texte et tantôt s'en éloigne, au point même, quelquefois, de ne plus entretenir aucune relation avec lui. On peut établir les distinctions suivantes, tout en notant leur caractère arbitraire, les artistes mêlant volontiers les genres.

  • Pleines pages (ex. les Beatus)
  • Insérées entre deux paragraphes ou chapitres
  • En marge
Ce sont des ornements en forme de parchemin dont les extrémités sont enroulées (généralement en sens inverse) conçus pour recevoir, dans la partie centrale une inscription.
  • Frontispices
Composition positionnée en première page.
  • Fins de lignes
Motif plus ou moins allongé, ayant la hauteur du corps des lettres, et conçu pour combler le vide entre le dernier mot rédigé et la marge de droite.
  • Signes de paragraphes
Quand le texte est copié en continu, un motif peint, assez simple et stéréotypé, marquait la séparation entre deux paragraphes ou entre deux versets du texte original.
Dans les marges, en-têtes et pieds de pages des manuscrits gothiques tardifs, on voit, parmi les entrelacs végétaux des créatures oniriques plus ou moins monstrueuses et comiques. Le terme grotesque vient de l'italien pittura grottesca, qui désignait des images peintes découvertes à partir du XVe siècle à Tivoli dans la Villa Hadriana, le mot grottes désignant jadis les monuments enfouis.
  • Lettres peintes ou rubriquées (du latin ruber, rouge)
  • Lettres simples (leur étude se partage entre l'esthétique et la paléographie)
  • Lettres champies
Ce sont des lettres, la majorité du temps dorées, positionnées sur un fond peint, réhaussé de motifs stéréotypés.
  • Lettres ornées (lettres cadres)
Elles sont constituées par le dessin de la majuscule auquel s'ajoutent des entrelacs, des plantes, des animaux et même des personnages, sans qu'il s'agisse d'une scène elle-même.
  • Lettrines synthétiques
Le décor seul dessine la lettre (moines en train de couper du bois, par exemple).
  • Lettres historiées
Des scènes narratives sont représentées dans les espaces libres de la lettre.
Il ne s'agit pas d'enluminures elles-mêmes, mais certains de ces signes ont une valeur esthétique qui leur ouvre une place dans cette nomenclature.
  • Signes de pagination
  • Signes d'oublis et de fautes dans les marges
  • On trouve aussi des esquisses de la future enluminure, réalisées à l'encre pâle ou, à partir du XIIIe siècle, à la mine de plomb, et destinées au peintre.

Le volumen et le codex

Les premiers manuscrits enluminés sont les ouvrages de l'Égypte pharaonique, constitués de papyrus et en forme de rouleaux plus ou moins longs. Le Livre des morts d'Ani (British Museum) mesure 24 mètres, et le manuscrit de Turin à peu près 58 mètres.

Ici, il ne sera question que de l'enluminure occidentale, telle qu'on la trouve essentiellement sur le parchemin.

On nomme volumen le livre constitué d'une feuille unique faite de plusieurs feuillets cousus à la suite les uns des autres), et enroulée sur elle-même ou sur un bâtonnet de bois. Le mot vient du latin volvere, rouler, enrouler.

Le codex [1] est un ouvrage à pages cousues, qui apparaît au IIe siècle [2]. Il représente un progrès remarquable comparé au volumen.

  • Le codex contient deux fois plus de texte puisqu'on peut écrire sur le recto et le verso.
  • Il est plus aisément transportable, maniable et entreposable.
  • Sur le plan intellectuel, le codex présente d'énormes avantages étant donné qu'il favorise la «navigation» du lecteur dans le texte : le volumen rend complexe le retour en arrière, la recherche d'un passage, ce autorise la lecture sélective de se répandre. Le texte devient par conséquent plus précis, les citations plus exactes.
  • On voit naitre de nouvelles techniques de mise en relation, comme les tables de concordances, les gloses et les notes.
  • Le codex permet le regroupement de textes dans une même reliure.
  • L'enluminure se développe mieux dans le codex en parchemin que sur le volumen en papyrus.

Néanmoins, le codex ne fait pas disparaître le volumen enluminé. Ainsi, dans l'abbaye de Saint-Bavon à Gand, un volumen datant de 1406 et comportant une belle enluminure historiée est conservé. Mais le plus souvent les rouleaux tardifs ne sont pas enluminés : ils sont utilisés pour des généalogies, des chroniques, des inventaires, des pièces de procédure, etc. [3]

Le parchemin, support par excellence de l'enluminure

Le papyrus est particulièrement fragile et boit aisément l'encre et les couleurs. Le parchemin est bien plus résistant et offre plus de possibilités à la création artistique du fait qu'il supporte mieux l'action chimique des encres et des couleurs [4].

Le parchemin le plus apte à recevoir un texte calligraphié et enluminé, est préparé à partir de peaux d'animaux maigres, comme le mouton et la chèvre. Dans les périodes de grande production, liée à l'essor des universités dans les villes, les différentes étapes de la fabrication seront confiées à des corps de métiers spécifiques : mégisserie, chamoiserie, et parcheminerie.

Le plus beau parchemin est le vélin[5] qui sert à désigner les peaux des animaux mort-nés (veau, agneau, chevreau). Les manuscrits sur vélin étaient les plus rares et les plus chers. Actuellement toujours, le vélin de veau est l'unique support utilisé par les Juifs pour copier la Torah. Le mot sert à désigner aussi un papier à lettre de haute qualité (par exemple le vélin d'Angoulême).

Dans le codex, les lignes étaient ensuite tracées au stylet à espaces réguliers, sur toute la page. La trace en reste visible. Le texte était ensuite copié en réservant des espaces pour les titres, les initiales et les images. On trouve toujours dans les marges de légères ébauches de lettrines ou d'images destinées aux artistes.

Encres
  • Etc.

Couleurs

Les couleurs sont obtenues à partir de produits végétaux, animaux et minéraux : fleur de safran, racine de garance et de curcuma, cochenilles, coquillages, foies d'animaux, urine, lapiz-lazuli et quelquefois, les peintres peuvent utiliser de la graisse animale. Cela permettait d'obtenir un mélange flasque et visqueux. C'était la meilleure façon pour eux d'obtenir un mélange qui résistait au grand froid. La graisse animale était en particulier de la graisse de mouton ou d'agneau car c'était celle qui était la plus dense. Les étapes :

1-On remuait la graisse de façon à ce qu'elle soit complètement homogène :

2-On ajoutait quelques produits chimiques qui permettaient de lui donner la couleur désirée :

3-La graisse était ensuite légèrement conservée dans un lieu frais (une cave par exemple)  :

4-Par la suite elle était à nouveau malaxée puis étalée sur un grand plateau afin qu'elle forme une plaque fine :

5-On l'ajoutait ensuite dans la pâte qui sera plus tard le parchemin.

[Voir www. bnf. com L'art des enluminures et du parchemin]

Liants

On utilisait des liants et des colles pour permettre à la couleur d'adhérer sur le parchemin : colles de poissons, blanc d'œuf (auquel on ajoute de la poudre de clou de girofle pour assurer la conservation), résines, gommes (en particulier la gomme arabique), etc.

Les couleurs se mélangent particulièrement mal, et fréquemment ne se mélangent absolument pas. L'artiste travaille «ton sur ton» après séchage, et joue avec les liants pour obtenir les nuances à partir d'un même pigment.

Jusqu'au XIVe siècle, avec la naissance de la gouache, la peinture est obligatoirement cernée d'un trait d'encre dessiné à la plume.

Notes et références
  1. La langue espagnole a conservé le terme de códice pour désigner un manuscrit ancien.
  2. À son apparition, il est adopté essentiellement par les Chrétiens. Ce n'est qu'au début du IVe siècle qu'il se généralise dans le monde romain. Il est adopté au Ve siècle dans l'Empire byzantin. Notons qu'à l'époque le codex était reconnu comme plus pratique, mais on tenait le volumen pour plus sérieux.
  3. Le rôle d'un acteur se trouve sur le rouleau contenant la pièce de théâtre. Enrôler un soldat, c'est inscrire son nom sur une liste en rouleau.
  4. Selon une légende, Ptolémée V (vers 210 av. J. -C. - vers 181 av. J. -C. ) aurait interdit l'exportation de papyrus à Pergame, dont la bibliothèque rivalisait avec celle d'Alexandrie. C'est ce qui aurait permis l'essor du support en peau ˆpour l'écriture. Le mot parchemin vient du latin pergamena, qui veut dire «de Pergame».
  5. de l'ancien français veelin, constitué à partir du mot veel, veau.
  6. Du latin auripigmentum, couleur d'or.
  7. De l'arabe rejh-al-ghar, poudre de cave ou mort-aux-rats

Sur les écoles

Sur les maîtres et les chefs d'œuvre

Bibliographie

  • Fr. Avril, L'enluminure à la cour de France au XIVe siècle. Paris, 1978.
  • Marcel Thomas, L'âge d'or de l'enluminure. Jean de France, duc de Berry, et son temps. Éditions Vilo, Paris, 1979.

Filmographie

  • L'enluminure au Moyen Age, documentaire de Georges Combe, film vidéo de 26', coproduction Delta-Image et Vision Age, 1re diffusion France 3 Île-de-France / Centre, 24 mai 1997.
  • Jardins de parchemin, par Gabriel Peynichou, Sylvie Germain et Pierre-Gilles Girault, film vidéo 26', Chamærops productions (co-auteur avec première diffusion France 3, 7 novembre 2003).

Liens externes

Recherche sur Amazone (livres) :




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La version présentée ici à été extraite depuis cette source le 06/05/2009.
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