Eau-forte

L'eau-forte est un procédé de la gravure en creux sur plaque métallique. «Cette appellation elle-même est celle de l'acide nitrique étendu d'eau : l'aqua-fortis des anciens alchimistes.



Catégories :

Gravure - Imprimerie - Typographie

Recherche sur Google Images :


Source image : www.vigoureux-creation.com
Cette image est un résultat de recherche de Google Image. Elle est peut-être réduite par rapport à l'originale et/ou protégée par des droits d'auteur.

Définitions :

  • Procédé de gravure en creux (intaglio) qui s'obtient grâce à une réaction chimique. La plaque de métal est en premier lieu recouverte d'... (source : galaxidion)
  • Contrairement au rigoureux procédé du burin qui creuse les tailles sur le métal nu par un effort de la main et du bras, c'est ici à un mordant qu'est confiée cette tâche.... (source : galerietroncin)
  • estampe obtenue en enduisant une plaque de métal d'un vernis résistant à l'acide. L'artiste trace son dessin sur la plaque à l'... (source : animart)
Une gravure à l'eau-forte de Rembrandt.

L'eau-forte est un procédé de la gravure en creux sur plaque métallique. «Cette appellation elle-même est celle de l'acide nitrique étendu d'eau : l'aqua-fortis des anciens alchimistes[1].». Actuellement, l'expression d'eau-forte s'applique aussi à d'autres mordants[2], tels que le perchlorure de fer.

L'aquafortiste est l'artiste utilisant l'eau-forte.

«En un sens général, l'eau-forte qui est à la fois le procédé, la gravure sur métal et l'estampe obtenue par cette gravure, s'oppose aux autres procédés de taille-douce (ou gravure en creux), exécutés aux outils (burin, pointe sèche, manière noire).»[1]

Historique

Rapidement employée dès le Moyen Âge par les orfèvres arabes en Espagne ainsi qu'à Damas, elle est dès le début du XVe siècle appliquée dans le domaine de l'image imprimée. De grands graveurs comme Urs Graf (1485-1527, actif à Zurich ainsi qu'à Bâle) dès 1513, et Albrecht Dürer (Nuremberg, 1471-1528) en 1515 sont parmi les premiers à exploiter cette technique pour ses caractéristiques propres.

«À partir des années 1530, elle trouve sa véritable voie avec Francesco Mazzola (Parme, 1503 - Casal Maggiore, 1540) dit Parmigianino ou «Le Parmesan», qui s'empara de cette technique et en usa avec un brio extraordinaire»[1]. L'eau-forte devient particulièrement rapidement le moyen d'expression favori des «peintres-graveurs».

C'est grâce à Antonio da Trento que la technique fut utilisée par l'école de Fontainebleau.

Jacques Callot - Les Bohêmiens (La Halte)

Au départ, l'outil employé est une simple pointe, qui permet des effets graphiques proches de ceux de la plume. Cependant, cette technique connaît une importante transformation au début du XVIIe siècle, grâce à trois innovations majeures dues à Jacques Callot (Nancy, 1592-1635), graveur lorrain constitué en Italie. Ce dernier découvre la possibilité d'utiliser l'«échoppe», outil proche du burin présentant un profil triangulaire, qui permet des effets de variation dans la grosseur du trait et , par conséquent, l'usage des pleins et des déliés. Les possibilités graphiques s'en trouvent multipliées. Il abandonne aussi le vernis mou, utilisé jusque-là, qui ne permettait pas au graveur de poser la main sur la plaque. Il lui substitue un vernis dur, utilisé par les luthiers, qui donne ainsi une facilité d'exécution réellement analogue à celle du dessin. De plus, il met au point un procédé de morsure dite «à bains multiples», c'est-à-dire qu'il a l'idée de protéger certaines parties de la plaque après une première morsure, avant de la plonger à nouveau dans le bain corrosif. Cela lui sert à jouer sur l'épaisseur et la profondeur des tailles et de fluctuer ainsi la ligne avec une grande précision.

Il ouvre ainsi la voie à un nouveau terrain d'expérimentation : Abraham Bosse (Tours, 1602 - Paris, 1676), grâce à l'emploi d'un vernis plus mou, autorise l'eau-forte de rivaliser avec le travail des burinistes. Ce dernier est dans un premier temps l'auteur du Traité des manières de graver en taille douce sur l'airain par le moyen des eaux fortes et des vernis durs et mols, publié en 1645, premier manuel pratique et théorique sur l'eau-forte. Il tente par ce biais de faire admettre la gravure comme art majeur, tout comme la peinture, la sculpture ou l'architecture. Quelques années plus tard, en 1648, quand l'Académie royale de peinture et de sculpture est créée en France, il est le premier graveur à y être accepté ainsi qu'à y dispenser des cours tout comme l'enseignement du dessin, de l'anatomie et de la théorie de l'art. Sous son impulsion, l'Édit de Saint-Jean de Luz en 1660 consacre la gravure comme art libre. L'eau-forte, mais aussi l'ensemble des autres techniques de l'estampe sont désormais reconnues comme un art à part entière, propre à rivaliser avec la peinture de chevalet et les autres arts figuratifs.

Rembrandt (Leyde, 1606 - Amsterdam, 1669) exploite la technique de l'eau-forte au maximum de ses possibilités en adoptant la technique des bains multiples. Il s'intéresse au processus d'impression en testant divers types de papiers, d'encre et de techniques d'encrage. Au XVIIe siècle, Claude Lorrain, Ruysdæl et Van Ostade utilisent l'eau-forte pour leurs gravures de paysages. Au siècle suivant, Gabriel de Saint-Aubin pousse la technique au maximum de ses possibilités. Piranèse dans ses Prisons utilise l'eau-forte pour renforcer l'atmosphère étrange des bâtiments. N'oublions pas Watteau, Boucher, Tiepolo.

Au XIXe siècle, de grands noms de la peinture se sont adonnés aux plaisirs de l'eau-forte : Seghers, Goya, Degas, Pissarro, Picasso, Matisse, Gabriel Belgeonne, Charles Paul Renouard et Anne Claude Philippe de Tubières, Comte de Caylus. Gravure de peintre par excellence, l'eau-forte a contribué à donner à l'estampe ses lettres de noblesse.

Technique

Comme la gravure au burin, les espaces encrés correspondent aux tailles (reliefs en creux). La plaque de métal (généralement du cuivre) est recouverte sur ses deux faces d'un vernis résistant à l'acide. Le graveur exécute son dessin avec un outil, avec lequel il retire le vernis à certains lieux. La plaque est ensuite plongée dans l'acide de manière à creuser les zones dégagées. Le bain est plus ou moins dilué et la morsure plus ou moins longue, selon la profondeur de taille qu'on veut obtenir. On peut aussi jouer sur le choix du mordant afin d'obtenir des attaques plus ou moins franches, ou alors, parvenir à certains effets : l'utilisation de fleur de soufre en suspension, par exemple, permet d'obtenir, par une attaque diffuse et peu profonde, punctiforme, des effets de brume.

Le vernis est ensuite retiré avec un solvant type white-spirit et la plaque encrée ; l'excès de pigments est soigneusement retiré avec de la tarlatane, du papier journal, puis du papier de soie. La plaque est recouverte par une feuille de papier préalablement humidifiée et ensuite recouverte de langes. Les rouleaux de la presse à taille-douce vont appuyer résolument sur la feuille et permettre ainsi le transfert de l'encre. Le résultat final est inversé comparé à l'image gravée sur la plaque.

Le procédé n'est pas mécanique, mais chimique ; le geste le rapproche par conséquent de la technique du dessin, ce qui n'est pas le cas des techniques sèches. L'eau-forte a l'avantage d'être énormément plus facile à mettre en œuvre que le burin, qui nécessite une formation longue, et en particulier, il permet une plus grande rapidité d'exécution.

La plaque peut être aussi retravaillée au burin ou à la pointe sèche, mêlant ainsi plusieurs techniques.

En cas de repentir, le graveur peut repolir sa plaque, ou la gratter, à l'aide du grattoir, du brunissoir, ou d'abrasifs.

L'aquatinte, la gravure au lavis, la manière de crayon sont des eaux-fortes parce que l'image est creusée sur une plaque de métal avec un acide. Cependant il est habituel de nommer chaque technique par son nom spécifique.

Notes

  1. abc André Béguin : Dictionnaire technique de l'estampe, Bruxelles, 1977
  2. substance attaquant le métal

Bibliographie

Recherche sur Amazone (livres) :




Ce texte est issu de l'encyclopédie Wikipedia. Vous pouvez consulter sa version originale dans cette encyclopédie à l'adresse http://fr.wikipedia.org/wiki/Eau-forte.
Voir la liste des contributeurs.
La version présentée ici à été extraite depuis cette source le 06/05/2009.
Ce texte est disponible sous les termes de la licence de documentation libre GNU (GFDL).
La liste des définitions proposées en tête de page est une sélection parmi les résultats obtenus à l'aide de la commande "define:" de Google.
Cette page fait partie du projet Wikibis.
Accueil Recherche Aller au contenuDébut page
ContactContact ImprimerImprimer liens d'évitement et raccourcis clavierAccessibilité
Aller au menu